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Pour un peu, l'on se croirait au paradis. - Gustav B.

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» Jill Boly
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Jill Boly
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MessageSujet: Pour un peu, l'on se croirait au paradis. - Gustav B. Pour un peu, l'on se croirait au paradis. - Gustav B. EmptyVen 4 Sep - 18:29

Pour un peu, l'on se croirait au paradis. - Gustav B. Tumblr_mkzvqdMtPp1qhzpmao1_500

Pour un peu, l'on se croirait au paradis.

Gustav Barlochër & Jill Boly.


Dans la poche de son vieux manteau noir, Jill a retrouvé un morceau de papier chiffonné sur lequel était griffonné un numéro de téléphone. Elle a été surprise de le revoir, et s'est douloureusement souvenue comment il avait atterri là : Svetlana le lui avait donné lors de leur rencontre dans le métro, il y a de cela dix siècles au moins. Jill n'a pas compté depuis combien de temps elle est une habitante de Colin's Island, mais cela commence à remonter. Si elle en croit le salaire qui lui a déjà versé Jeremiah Crane, son patron, cela doit faire trois ou quatre mois. Quelle importance, après tout ?

Jill est assise sur un banc du Quartier Ouest. Elle a téléphoné à Jeremiah pour lui dire qu'elle n'était pas bien aujourd'hui, et qu'elle ne viendrait pas travailler. Elle ignore s'il l'a crue ou non – en tout cas elle en congé. L'école a repris, les petits y sont, elle ne s'inquiète pas pour eux – pas pour le moment. Les vacances d'été ont été un calvaire. Jill devait aller travailler chaque jour de semaine – puisqu'elle est la seule à subvenir à leurs besoins, il vaut mieux qu'elle ne s'absente pas trop souvent du Café du Sentier Perdu. Il a fallu confier les enfants à un voisin ou l'autre, étant donné qu'ils sont trop jeunes pour veiller sur eux-mêmes. Ils ont eu droit à deux semaines de colonie de vacances, aussi. Charlie a détesté, sa soeur de trois ans s'est bien amusée. Lorsque leur mère les conduisait au point de rendez-vous, Charlie lui lançait un regard assassin. Jill, en se souvenant qu'à l'âge de son fils elle avait également en horreur les colonies de vacances, a été désolée de lui infliger cela, mais elle ne voyait pas d'autre solution.

Quelques semaines plus tôt, Jill a affronté le téléphone pour joindre son frère aîné, qui vit à Dublin. Leur conversation a été courte (un coup de téléphone à travers l'océan coûte effroyablement cher), et bizarrement n'a pas été pleine d'émotion. Gabriel a eu l'air étonné d'entendre sa soeur, il lui a demandé comment elle s'en sortait là-bas, comment allaient les enfants, il lui a affirmé que là-bas en Irlande tout le monde s'inquiétait pour eux, surtout Ernest, le père des petits. Ça m'étonnerait, a pensé Jill mais elle n'a répondu que bien. Elle s'en sortait bien, les enfants allaient bien. En raccrochant elle s'est demandé pourquoi ces pieux mensonges – mais elle savait pourquoi : par fierté. Par une imbécile fierté.

Voilà donc où en Jill Boly : à peu près nulle part. En quittant le n°10, elle s'est demandé si sa famille saurait passer l'hiver là-dedans sans mourir de froid. La maison est toujours humide et glacée et ce n'est pas avec la saison de moins en moins belle que cela va s'arranger. Fixant les chiffres que Svetlana a tracés sur le papier, Jill se rend compte qu'elle va être obligée de demander de l'aide. Au diable sa dignité, sa fierté ; il va lui falloir mendier des sous à Jeremiah, téléphoner à Svetlana pour quémander un secours (Svetlana est à peu près l'unique présence amicale que Jill ait rencontré jusqu'ici – encore que Jeremiah ne soit pas un mauvais bougre non plus). La princesse Cassidy Fawkes (ou qui qu'elle soit), Jill espère ne plus jamais la croiser. Elle craint de s'emporter, d'envenimer davantage la situation. Si sa route ne rejoint plus celle de Cassidy Fawkes, tant mieux.

Il fait plutôt froid pour une journée de septembre. Jill regarde vaguement la cigarette qu'elle tient entre ses doigts se consumer puis s'éteindre. Elle fume trop – elle le sait. Aussi réduit soit son budget, elle trouve toujours une infime part pour les clopes. Dans le grand sac de supermarché posé à côté d'elle (elle a profité de son prétendu congé maladie pour faire les courses de la semaine) se trouve une bouteille de vin que la voisine lui a offerte l'autre jour. Jill se souvient qu'elle était honteuse de l'accepter car c'était elle qui devait beaucoup à la voisine pour services rendus (garde des enfants etc) et elle ne se trouvait pas méritante du cadeau. Mais après avoir ouvert la bouteille et bu une gorgée, Jill comprend pourquoi cela lui a été donné : ce vin est infect. Il n'est pas passé de date mais c'est un alcool bon marché plutôt aigre. Pourtant, Jill ne jette pas la bouteille pour autant. Elle allume une seconde cigarette. Elle fume et elle boit – elle a eu vingt-quatre ans le 18 juillet, elle a deux gosses de six et trois ans, sa vie est foutue, pourquoi est-ce qu'elle ne se suiciderait pas, sacré bon Dieu ?
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» Gustav Bärlocher
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Gustav Bärlocher
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MessageSujet: Re: Pour un peu, l'on se croirait au paradis. - Gustav B. Pour un peu, l'on se croirait au paradis. - Gustav B. EmptyLun 7 Sep - 21:53

Aujourd'hui, il fait froid.

Aujourd’hui, il fait froid. Un temps plutôt cocasse pour les petits écoliers qui ont dû quitter la douce chaleur des vacances pour revenir à la froide réalité de l’éducation. Le quotidien a repris le dessus sur ces deux mois de vacances : les métros sont à nouveau bondés, les rues reprennent vie, le chassé-croisé matinal des employés trop peu pressés d’arriver recommencent. Pourquoi les gens acceptent-ils si facilement cette routine ? Ils s’embuent dans cette monotonie consentie par leur silence, ils acceptent de s’enfoncer dans une existence terne au service de Reions de pacotille.

Gustav ne travaille pas aujourd’hui. Gustav ne veut pas travailler aujourd’hui. Gustav ne peut pas travailler aujourd’hui. Aujourd’hui, cet ivrogne, empêtré dans son chagrin, trinque encore. Il traine son corps devenu trop lourd sous le poids de la tristesse – et probablement de l’alcool. Il erre sans savoir ce qu’il adviendra de cette journée, perdue d’avance. Honteux et misérable, ses pas titubant le perdent vers le parc.  Le parc est désert. Le contraire serait surprenant, qui voudrait perdre son temps par cette météo, ici? Gustav a l’avantage d’avoir perdu toute notion du temps et est bien trop saoul pour savoir où il se trouve.

Il finit par s’assoir sur un banc. La boisson a sérieusement altéré sa perception de la réalité : incapable de distinguer un arbuste d’un lampadaire, d’une poubelle à un banc ou du gazon à une flaque, Gustav contemple ce décor surréaliste que son esprit essaye d’interpréter, en attendant que les premiers effets se dissipent. Il finit par apercevoir une ombre qui se dresse immobile devant lui. Il la scrute. Des contours commencent à se dessiner. Puis, une silhouette se découpe du reste. Un grand manteau noir, des sacs plastiques, des mains, une cigarette. Les traits apparaissent petit à petit, particulièrement lentement. Une jeune femme frêle, écrasé par ses vêtements trop grands, est assise sur le banc qui lui fait face. Elle paraît si jeune et à la fois, déjà usé par la vie.
 

Intrigué, Gustav tente de la regarder discrètement, mais il plante son regard fiévreux sur cette inconnue. Ce n’est pas tous les jours que deux âmes en peine se croisent. Il y a quelque chose en elle qui lui semble si familier, comme si la vie se jouait d’elle. Comme si elle souffrait, elle aussi. Peut-être n’était-il pas si seul sur cette maudite île ?

Dans un furtif élan de lucidité, Gustav rassemble ses esprits et marmonne quelques mots incompréhensibles, qui font guise de salutation en langage d’homme saoul.
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» Jill Boly
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Jill Boly
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MessageSujet: Re: Pour un peu, l'on se croirait au paradis. - Gustav B. Pour un peu, l'on se croirait au paradis. - Gustav B. EmptyMar 8 Sep - 21:00

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Pour un peu, l'on se croirait au paradis.

Gustav Bärlocher & Jill Boly.


Jill se cache le visage dans les mains, elle sait qu'elle ne devrait pas se laisser aller à de sombres idées de suicide ; mais que faire quand cette perspective devient plus attirante à mesure que filent les jours ? Jill est dans les ennuis financiers, elle n'a plus assez d'économies, celles qu'elle avait jadis ont été dépensées dans le voyage pour Colin's Island, à une époque où elle espérait vivement que l'île serait un refuge qui l'accueillerait à bras ouverts avec de l'emploi une bonne école pour les enfants, bref un lieu agréable à vivre. Chaque jour qui passe Jill regrette l'Irlande, même le quartier pauvre où elle vivait avant, il n'était pas pire que les Taudis. Car c'est ainsi qu'est nommée la concentration de maisons du Quartier Sud : les Taudis. Le n°10 est planté en son centre. Jill ne demanderait pas mieux que de fuir à nouveau mais Colin's Island a refermé ses portes, quitter l'île est impossible.

Lentement ses mains remontent jusqu'à ses cheveux brun sombre, il aurait fallu les laver mais à quoi bon, Jill n'a pas de motivation à être impeccable pour quelqu'un. Pour Jeremiah ? Non, puisqu'elle s'est octroyé elle-même un congé. Pour les clients du Café non plus. Alors pour qui ? Elle ne sait pas, ou plutôt sait trop bien qu'il n'y a personne. Ses mains sont posées sur ses genoux à présent, elle les regarde, se demande si elle arriverait à les mutiler pour que la vie s'échappe d'elles. Jill se souvient d'un cousin, fils d'un frère de sa mère, qui s'était suicidé de cette manière, que c'était sa sœur à lui qui l'avait découvert mort alors qu'elle avait à peine dix-sept ans, une histoire terrible et (volontairement ?) compliquée qui jetait un froid lors des repas de famille et en même temps était une leçon de vie pour les plus jeunes. Jill fixe le sol cette fois, elle essaye de penser à autre chose à ses enfants par exemple, car que deviendraient-ils sans elle ? Il y a quand même des personnes qui comptent sur elle, et de penser cela au lieu de lui faire plaisir lui donne envie de pleurer.

Quelqu'un s'approche d'un pas traînant, et se laisse tomber sur le banc d'en face. C'est un homme d'une trentaine d'années, grand et visiblement fort. Ses cheveux bruns sont aussi désordonnés que ceux de Jill – c'est à dire d'une façon peu gracieuse, ébouriffée – et il a l'air singulièrement plein. Jill ne sait pas le décrire autrement. Les yeux de l'homme sont vitreux, ils lui rendent un regard vide, troublé d'alcool. Jill avise soudain la bouteille de vin qu'elle a posée à ses pieds et un frisson irrépressible la saisit : si elle l'achève, elle ressemblera – ne serait-ce qu'un peu – à l'ivrogne face à elle. Est-ce qu'elle souhaite ? Probablement pas.

Un espèce de marmonnement incompréhensible sort de la bouche de l'homme, quelque chose que Jill ne saisit pas, et en même temps au cours d'une brève seconde elle se doute que le pochard face à elle voudrait lui faire passer un message, peut-être quelque chose de très important, puisqu'il la dévisage sans ciller, peut-être qu'il attend quelque chose d'elle ? Jill le regarde à son tour, elle ne dit rien, ne sourit pas, mais cependant n'est pas hostile, elle attend. Elle voit cet homme avachi sur un banc, son air plutôt mal en point ; pour un peu on les prendrait pour frère et sœur l'un et l'autre, est-ce qu'ils n'ont pas la même tignasse, le même goût pour la boisson, les mêmes vêtements élimés et démodés, est-ce qu'ils n'arborent pas ensemble une expression malheureuse, est-ce que leurs regards ne sont pas une interrogation, un pourquoi silencieux adressé au monde, n'importe quel monde, celui que l'une a quitté ou celui dans lequel l'autre a toujours vécu.

L'homme sur le banc de gauche est le reflet de la femme du banc de droite et réciproquement. Cela effraie soudain tant la femme du banc de droite (ou de gauche selon le point de vue) de voir ainsi ce qu'elle est, ce qu'elle a été ou ce qu'elle deviendra, qu'elle se lève brutalement sans réfléchir ni faire attention. Elle donne sans le faire exprès un violent coup de pied dans la bouteille de vin qui bascule explose et répand son contenu sur le sol. Un rouge sombre se déverse sur l'allée du parc, le verre brisé est semé parmi les graviers jaune clair, Jill voit ça avec une certaine honte, elle est maladroite, mal à l'aise, malheureuse, elle ramasse rapidement les débris sans prendre garde et bien évidemment se coupe la paume de la main droite, un filet de sang coule le long de son poignet. Elle ne le remarque que lorsque presque tous les éclats sont à la poubelle près du banc et observe stupidement la coupure qui saigne sans rien dire. Elle fouille ses poches, n'a pas de mouchoir pour éponger le sang et faire un bandage de fortune, alors elle se dirige vers l'ivrogne et lui demande timidement en anglais : « Excusez-moi – vous n'auriez pas, s'il vous plaît, un mouchoir en papier ou quelque chose comme ça ? Je viens de me blesser. » Le sang tache de sombre le manteau déjà fort noir.
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