On en entend des rumeurs dans le quartier Sud. Sur tout et rien, que la voisine aurait perdu son chat, que certaines personnes avaient copulé dans le métro, des vertes et des pas mûres. Mais il arrive que certaines rumeurs soit dignes d'attention. Comme celle qui disait que la nuit des marqués se rassemblaient pour tenter de retrouver leurs pouvoirs. Des anges déchus essayant de retrouver leurs ailes en quelque sorte. Et Scathach était prêt à s'essayer au rôle de réparateur de marqué. 

La nuit tombé, il sortit de chez lui, vêtu d'une cape de tissu noir et d'un capuche relevée sur son visage, ne laissant dépasser que son masque. Deux clones apparurent à ses côtés, vêtus de la même façon et Scathach se dispersa dans la nuit. Chacun commença à inspecter les alentours de l'entrepôt désaffecté, leurs yeux voyant clair dans l’obscurité environnante. Entre les silhouettes élancées des maisons erraient des silhouettes noires se déplaçant tranquillement. Les trois fantômes ratissant les rues arrivèrent devant la zone abandonnée chacun d'un côté différente. Scathach arrivait de partout à la recherche de sa proie, lorsqu'il aperçu enfin une lueur dans l'obscurité, le radeau de la méduse des marqués. le plan de l'entrepôt dans lequel ils se rassemblaient fut vite fait et les entrées furent vite listée. Trois entrées, trois Scathach. Retirant tous leurs masques, ils entrèrent dans le bâtiment.

Le plan était simple, ils se feraient passer pour trois personnes différentes, un groupe de chirurgiens, des scientifiques. L'entrée se fit sans problème et lorsqu'il arriva dans l'entrepôt, les marqués présents se retournèrent. Un des Scathach s'envoya une dose de morphine pour se shooter légèrement et donc changer sa façon de se mouvoir et de parler. Les autres firent de même mais à concentration et dosage différent.

"-Bonjour, marqués de l’entrepôt Sud.

-N'ayez craintes, ne soyez pas hostiles car nous sommes venus en paix."

La situation était tendue et Scathach procéda doucement pour ne pas faire de vagues.

"-Je suis Dorian Hyde.

-Et moi Victor Moriarty.

-Quand à moi je suis Phileas Lecter. Nous sommes des scientifiques du quartier Nord et nous menons des... Expériences sur les pouvoirs. Et d'après ce que nous savons nous avons des intérêts communs n'est-ce pas?"

Honnêteté, argument simple et sans détours. Peut-être cela suffirait-il à calmer les marqués qui n'avaient pas tous l'air futés. Des grands, des petits, des moyens, Roux, blonds, bruns. Un marchand d'esclave en aurait taché son pantalon. Ils se regardèrent et se rassemblèrent au milieu de la salle, discutant à voix basse. Il fallait dire que l'irruption de Scathach en bloquant toutes les entrées avait des allures de prises d'otages. Quelques minutes après, ils se retournèrent et l'un d'eux prit la parole:

"-Messieurs, nous serons content de nous associer avec vous. A vrai dire, nous n'avons aucune piste pour le moment.

-J'avouerai que nous non plus, mais à défaut de pouvoir vous rendre vos pouvoirs pour le moment, nous pouvons procéder à quelques opérations pour vous rendre plus performant. Mais ne vous attendez pas à des miracles pour l'instant."

Infiltration chez les marqués réussie.

Avant que le silence ne retombe, Phileas reprit la parole:

"-Comme vous vous en doutez sûrement, nous préférons commencer en examinant des personnes en bonne santé.

-Nous ne voudrions pas avoir de surprise en opérant."

Les marqués hochèrent la tête, ne sachant pas à quoi s'attendre. Même s'ils avaient accepté, la tension restait présente et Scathach continuait à prendre des pincettes. Victor prit la parole:

"-Comme nous n'avons pas de matériel médical avec nous en ce moment, nous allons passer un petit examen physique et nous donnerons rendez-vous à la personne tenant le mieux la semaine prochaine, le temps d’aménager l'entrepôt. Mettez-vous en ligne s'il vous plaît."

Ils s’exécutèrent, formant une ligne quasi parfaite avec un peu d'espace entre eux pour leur laisser de la marge de manœuvre. Dorian, Victor et Phileas se regroupèrent, se mettant en ligne aussi, Phileas au centre et les autres sur le côté. Il fit un pas en avant en annonçant qu'il prendrait en charge le premier exercice, un simple échauffement. Dorian et Victor commencèrent à taper des mains chacun à un rythme différent pour résulter en un troisième niveau d'écoute plus rapide. Phileas commença par se pencher à gauche et à droite un agitant les bras à la manière d'un danseur de disco sur le retour. Il se pencha en avant aussi, remarquant que la plupart des marqués avaient commencé à faire la même chose. Il continua la même routine une dizaine de seconde avant de changer, optant pour un pseudo agitement du bassin et du ventre. C'était pitoyable à voir, mais en vérité assez technique car beaucoup de muscles du corps étaient sollicités.

L'échauffement continua bien cinq minutes lorsque Phileas abandonna son poste, trempé de sueur pour laisser sa place à Dorian qui s'était administré une énorme dose de morphine pour accuser le coup. Scathach avait pris un coup au peu d'amour propre qu'il avait, mais il fallait maintenant finir le cours de zumba qu'il avait commencé. Dorian reprit le second exercice de Phileas mais cette fois-ci en tournant. La silhouette androgyne de Scathach dans ses habits un peu trop large laissèrent quelques marqués penser que la personne qui s’agitait désespérément dans tout les sens devant eux était une femme. Il commença à courir sur place, piétinant le sol à toute vitesse pour faire travailler les jambes. Pendant ce temps, ses bras prenaient la garde d'un boxeur et il envoyait de temps en temps un crochet dans le vite pour faire travailler un peu les bras.

Grâce à la morphine, Dorian tint plus longtemps que Phileas mais finit par se retirer pour laisser Victor finir la séance. La partie zumba était terminée, et maintenant, c'était le simple pompe et abdos. Comme lui n'était plus sous morphine, la fin de l'exercice arriva vite. Plusieurs marqués avaient abandonné, et certains n'avaient tout simplement pas participé. Mais dans le peu qu'il restait, il en restait un, un véritable colosse qui ne suait même pas.

"-Toi! Tu peux rester.

-Vous autres, vous pouvez partir, merci d'être venu et d'avoir participer.

-Et revenez dans deux semaines s'il vous plaît."